Journée scientifique du 10 novembre 2016

En marge du couple. Genre et normes conjugales

La journée interroge le couple comme institution et comme norme. Pour ce faire, elle adopte une approche originale : plutôt que de s’intéresser aux formes dominantes de la conjugalité, elle attire l’attention sur la situation des femmes et des hommes en marge de la vie conjugale. Il s’agit donc d’étudier le couple du point de vue des personnes qui en sont exclues ou s’en détournent, d’une part, et de porter l’attention sur des formes alternatives de conjugalité, d’autre part. Par cette approche, les différences de sexe qui marquent les pratiques, les représentations et les attentes relatives à la conjugalité seront mises en exergue. La journée repose sur le parti pris que s’intéresser aux femmes et aux hommes en marge du couple permet de saisir d’autant mieux le caractère genré des normes conjugales.

Cette approche paraît également opportune au vu de la complexification des parcours conjugaux. Dans la plupart des pays du monde, la seconde moitié du xxe siècle a été marquée par un affaiblissement de l’institution matrimoniale et une dissociation accrue entre sexualité, conjugalité, nuptialité et parentalité. Il en résulte une diversité d’arrangements conjugaux : couples hétérosexuels et homosexuels, unions cohabitantes et non cohabitantes, mariage et unions civiles. Mais on observe aussi un développement de la vie hors couple : un nombre croissant de personnes vivent désormais sans partenaire stable. Si ces évolutions traduisent une diversification des normes conjugales, comment ces normes se déclinent-elles selon le genre ? L’ouverture des possibles qui semble désormais caractériser la vie affective, est-elle aussi large pour les deux sexes ? Enfin, les femmes et les hommes en marge du couple, sont-ils dans des situations analogues ?

La journée vise à apporter des réponses à ces questions dans le cadre de deux séances. La première est consacrée à la vie hors couple, c’est-à-dire la situation des personnes sans partenaire. Elle réunit des chercheur-e-s travaillant sur la question du célibat dans différents pays du monde. La deuxième séance porte, elle, sur des arrangements conjugaux à la marge. Centrée sur la France, elle explore la diversité contemporaine des formes de vie en couple.

Comité d’organisation :

Isabelle Attané, Marie Bergström, Zahia Ouadah-Bedidi et Matthias Thibeaud